Le projet est l’enregistrement studio de Vanda, un opéra de chambre composé par Lionel Ginoux pour mezzo-soprano, viole de gambe et électronique sur un texte de Jean-Pierre Siméon.

Vanda est une musique profonde, dense, sensible.

Lionel Ginoux a voulu trouver un lien entre la musique baroque, la vocalité lyrique et la musique actuelle via l’électronique. Son envie était de trouver l’intensité d’un opéra avec seulement deux musiciennes et de l'électronique en temps réel.

Et puis, il rêvait de concevoir un projet mobile qui puisse s’adapter à différentes salles, de la petite salle de quartier, à la grande scène d’opéra; tout endroit où le spectateur à envie d’être ému par le chant, l’opéra et le théâtre.

L’histoire de Jean-Pierre Siméon est tragique. C’est une histoire banale de notre temps. Une jeune femme avec son bébé dans un centre de rétention nous raconte sa vie. Elle a tout traversé : la guerre, l’amour perdu, le viol, les frontières, l’errance, la misère, le rejet. Elle ne peut plus rien, ni le pas en avant, ni le pas en arrière. L’histoire de Vanda c’est l’histoire de tous ces hommes, ces femmes sans patrie, sans papiers, sans droits, ce peuple d’ombres effarées dont nos socétés ne savent que faire.

Les artistes

Fanny Lustaud, mezzo-soprano

Marie-Suzanne de Loye, viole de Gambe

Lionel Ginoux, composition et électronique

Vanda est une partition que nous avons créée en 2016 à l’Opéra de Reims, l’Opéra d’Avignon et l’Abbaye de Fontevraud. Un moment de création magnifique, unique, un spectacle qui a bouleversé le public... Mais malheureusement un opéra de chambre que nous ne sommes pas arriver programmer dans d'autres salles.

Quelques années plus tard, nous souhaitons enregistrer cette musique pour la faire découvrir par le disque. Notre souhait est de continuer à faire vivre cet opéra, cette histoire, ce qui nous bouleverse dans ce texte, continuer à questionner le public sur les valeurs humaines que portent les mots de Jean-Pierre Siméon.

Car c’est une oeuvre qui parle de l’humain, qui replace l’humain au centre des préoccupations. Elle donne un autre regard sur les SDF, sur les sans-papiers, sur les hommes et les femmes qui n’ont rien. Et pour eux, un simple regard, un sourire est presque plus important qu’une pièce de monnaie.

Je me rappelle des spectateurs à Avignon m’avoir dit après la représentation : « Je ne regarderais plus un SDF de la même façon… pour moi il y a un avant et un après Vanda ».

Je fais ce métier de compositeur parce qu'à travers une oeuvre d'art et à travers le sonore, on peut parler de notre société, faire changer le regard par le filtre de la poésie, de la musique. Pour Vanda, je ressens la nécessité de graver cette oeuvre sur disque pour la diffuser et quelle puisse continuer à émouvoir, à questionner.

J’espère de tout coeur que le public nous soutiendra dans cette aventure.

Vous savez... une oeuvre n'est rien sans public.

© photo de Jimmy Vallentin

Captation lors de la création à l'Opéra de Reims avec Ambroisine Bré, mezzo-soprano; Marie-Suzanne de Loye, viole de gambe; Nadine Duffaut, mise en scène; Philippe Grosperrin, lumière; Emmanuelle Favre, scénographie; Artur Colignon, vidéo; Danièle Barraud, costume.

Vanda, opéra de chambre

Vanda, opéra de chambre