En France, une adolescente sur quatre ne sait pas qu’elle à un clitoris, et nombre d’entre elles n’en connaissent pas la fonction.

Lorsque 95% des hommes hétérosexuels affirment avoir habituellement ou toujours des orgasmes lors de leurs rapports, les femmes hétérosexuelles elles, sont 65%.

Alors pourquoi le corps et le plaisir des femmes est il si mystérieux pour nous ? La sexualité féminine est-elle, par nature, «compliquée» ? En réalité, la plupart des études sur la sexualité ont concerné et continuent de concerner les hommes, le fonctionnement de leur plaisir est donc mieux étudié, mieux compris. Alors voyons comment, notre histoire a mis à mal nos connaissances sur le plaisir des femmes. Mais surtout, quelles sont nos idées, nos certitudes à oublier.

Le Projet :

«Plaisir et Sexualité des Femmes» est un projet de vulgarisation qui s’adresse à un public adulte. Il s'agit d'un livret illustré de 28 pages. Il traite le point de vue historique de la sexualité des femmes en faisant un parallèle entre les théories sur le plaisir féminin au XIXème siècle et l’état des connaissances et des comportements que nous avons aujourd’hui.

Pourquoi ?

Après avoir visonné le film «oh my god» (Tanya Wexler). Qui dépeind assez bien la période du XIXe siècle et le traitement de l’hystérie, je me suis intéressée à cette prétendue maladie. L’hystérie est le nom que l’on donnait à un mal qui était censé toucher uniquement les femmes et qui n’a jamais réellement existé. Il a été étudié depuis l’Antiquité avant de disparaître des livres de médecine en 1952. Si les symptômes de l’hystérie sont multiples et varient en fonction des patientes et des médecins, la maladie trouve toujours sa cause dans le comportement et la sexualité des femmes touchées par ce mal. En me penchant sur le sujet, j’ai découvert que beaucoup de théories autour de l’hystérie et donc de la sexualité féminine avaient été faites autour du XIXe. Le parrallèle entre les croyances de cette période sur la sexualité et certaines idées véhiculées et entendues autour de moi aujourd’hui m’a paru assez évident. A titre d’exemple: définir un rapport sexuel par la pratique de la pénétration ou bien affirmer que les femmes ont moins de désir que les hommes. J’ai donc eu envie de traiter le sujet du plaisir féminin afin d’opérer un rapprochement entre nos idées contemporaines sur la sexualité des femmes et notre histoire.

Comment ?

Pour écrire mon texte j'ai utilisé plusieurs études et textes qui traitent du sujet de la sexualité des femmes, mes deux références principales ont été Technologies de l'orgasme de Rachel Patricia Maines et Les Joies d'en Bas écrit par Nina Brochmann et Ellen Stokken Dahl. Le texte du livret se veut accessible et fait une synthèse des différents documents que j'ai eu entre les mains lors de mes recherches.

Le livret s'organise en deux parties : l'une s'intéresse à l'histoire de l'hystérie et du vibromasseur, l'autre fait le rapprochement entre cette histoire et l'état de nos connaissances et idées sur la sexualité des femmes.

D’un point de vue graphique j’ai choisi de faire un pas de côté par rapport à un texte, assez descriptif en traitant un aspect plus sensoriel de la sexualité. J’ai donc mêlé des photographies : textures de poils et de peaux, à des dessins sur la végétation qui nous rappellent à nos sens du toucher, de l’ouïe, de l’odorat...