Après 20 ans d’expérimentations et de diffusion du travail des artistes, la galerie Octave Cowbell célèbre son soutien à la jeune création en réalisant Cocosmos : La rencontre des mondes, une œuvre éditoriale originale qui lie les récits, les parcours, les rencontres et les amitiés en une histoire commune, une œuvre collective et co-construite.

Rejoignez l'aventure en contribuant à ce projet sensible et engagé où s'inventent des expériences artistiques situées sous la forme d’une archive vivante.

Galerie Octave Cowbell vingtième annee LA RENCONTRE DES MONDES

Genèse du projet :

Cocosmos célèbre les 20 ans de l'association Octave Cowbell. Ce projet se présente sous la forme d’une oeuvre éditoriale collective et créative réunissant les travaux protéiformes d’une sélection de 19 artistes issu.e.s de la récente programmation de la galerie, et mis en forme par les regards croisés d’artistes et d’auteur.e.s en sciences, en littératures ou en poésies.

Ces artistes et auteur.e.s, exerçant dans différents champs des arts et de l’écriture, se sont inspiré.e.s du contexte de recherche et de création des oeuvres des artistes sélectionné.e.s pour générer une déambulation fictive, théorique et sensorielle.

Cocosmos est un espace commun d’expression qui met en partage des visions singulières du monde. Les flux de pensées, les désirs, les trajectoires et les recherches artistiques se croisent, se définissent et se redéfinissent, dans un espace temps en constant mouvement. De cette alchimie nait un nouveau langage fait de liens et de transmissions comme un moyen de connecter le passé et l’avenir, la terre et les vivants. Une piste qui nous invite à repenser nos manières d’habiter et de penser le monde.

Le projet Cocosmos est conçu comme un observatoire, un refuge, un point de rencontres, pour des artistes et des auteur.e.s qui dressent ensemble une archive vivante d’expériences poétiques et engagées.

fig. XI-78

Ont contribués à cette édition,

Les artistes : Anais tondeur, Daeseok An, Michel Mazzoni, Astrid de la Chapelle, Yang Semine, Émilie Vialet, Guillaume Greff, Sarah Nance, Cécile Beau, Yann Bagot, Carolina Fonseca, Morgane Britscher, Jingfang Hao & Lingje Wang, Kim Détraux, Marine Froeliger, Matthias Ruthenberg, Varda Schneider, Raffard Roussel et Marie Quéau.

Les auteur.e.s : Julien Gravelle, Elsa de Smet, Anne-Sophie Miclo, Sarah Nance, Raffard-Roussel, Matthias Ruthenberg, Jean-Christophe Roelens, Hélène Roux, Yann Bagot, Paola Casagrande, Marine Frœliger, Vanessa Gandar, Francois Génot, Olivier Goetz, Anaïs Tondeur et Seumboy Vrainom :€.

Conception graphique : Morgan Fortems, Alix Amand et Elisabetta Nascimbeni

Coordination générale et conception éditoriale : Vanessa Gandar et François Génot

Relectures : Annick Piquée et Paola Casagrande

Édité en 500 exemplaires à La Nancéienne d’Impression en août 2023 sur papiers Sirio Rough Royal Green 210 g, Arena Ivory Bulk 90 g et Symbol Freelife Satin Premium White 115 g

Avec le soutien de La Direction Régionale des Affaires Culturelles du Grand Est, la Région Grand Est, la Ville de Metz et le Département de la Moselle.

que la fusion du du réacteur nu- méro quatre de Tchernobyl, quarante le projet de Quelle est la forme qu'a prise et un ans après le bombardement du Herbarium? Rendre visible l'invisible Associant pratiques alchimiques, Japon par les Americains. Mais pour art contemporain et anthropolo- autant, nous ne pouvons pas effacer Cette série en cours forme un Accepteriez-vous l'appellation gie urbaine, nous avons inventé un une différence fondamentale entre les autant photographique que d'artiste d'alerte dont protocole partagé avec des jardiniers, ombres sur les murs et le Tchernobyl tif. Il est composé de rayogrammes un des desseins serait de rendre étudiants, militants, habitants, réfu- Herbarium. Il n'y a aucune esthétisa- de plantes nées des sols visible ce qui est invisible? Ou giés et chercheurs, sur les traces du tion de la guerre, de la souffrance et Zone Grâce pour le dire avec Jean François l'odeur bien particulière de la mort seulement l'esthétisation ration d'un groupe de Lyotard de voir qu'il y a du sol après la pluie. quelque chose qui ne peut pas post-factum. L'existence qui a été qui étudient l'impact de la Ce néologisme date des années 60. être (dans La condition Il est issu du terme la fragmentée et écourtée apparaît en tivité sur la flore à Tchernobyl, je post-moderne). Il y enonçait ce en grec et ichor, un terme employé effet dans des littéraires ou collecte chaque année leur empreinte qui fait la spécificité et le sublime par Homère, qui décrit sang des graphiques: disons, dans le Guernica photographique. J'utilise ici un de l'art. de Picasso ou dans le récit L'instant dé similaire à celui du La quête de cette essence nous de ma mort de Maurice Blanchot.. je place le corps de la plante sur une Lanceuse d'alerte, non pas exacte- a conduit à percevoir un Et même ainsi, les productions plaque photosensible que j'expose à ment. Je ne signale ni ne révèle au- ment d'interactions invisibles qui esthétiques les plus émouvantes et la lumière. cune information Je cherche s'établissent entre l'activité des terrifiantes ne sont pas la guerre, la Or, la particularité de ces rayo- plutôt des formes opératoires par ries du sol, le soleil qui les réchauffe, souffrance et la mort en elle-même, grammes réside dans la présence lesquelles transformer nos façons les conditions atmosphériques qui mais des réminiscences qui de 137, au de la plante, d'être au monde, en aiguisant notre piègent l'ozone près du sol, les gouttes et préservent; préservent et délivrent: qui par conséquent irradie le tirage, attention à des êtres et à des réseaux de pluie et, bien sûr, un être assez par la grâce de participant à l'exposition de son de relations pour la plupart invisibles, attentif pour percevoir le fruit de invisibilisées, voir négligées. ces relations: l'odeur du pétrichor. propre corps. On revient ici à ce qui Depuis 2015, je développe par a été discuté plus haut: la plante et le exemple une enquête avec l'anthropo- Ainsi, en tant que manifestation réseau d'interactions duquel elle est logue Germain Meulemans autour de tangible d'une relation multiple et issue participent à l'émergence de sa nos relations aux sols urbains. Jusqu'à complexe, le pétrichor rend percep- propre trace photographique. Chaque récemment, ces sols étaient décrits tible le sol non pas comme une fron- rayogramme est accompagné par un comme des Le sol étant tière entre la terre et l'atmosphère, texte du philosophe Michael Marder seulement perçu comme matériau mais comme une zone d'interpénétra- lui aussi marqué dans son propre inerte, noire technique de tion, une zone de corps par l'explosion de Tchernobyl. la ville où circulent l'eau, le gaz, qui traite de la Ensemble, par cet herbier qui s'épais- l'électricité, l'information. façon dont les êtres et les choses sit au fil des années, nous tentons de se rencontrent et évoluent au sein signifier aussi impensable et irrepré- de processus constants, et ce malgré le scellement des sols en ville, expli- 2 sentable soit-elle de la cite l'anthropologue Tim Ingold. Fragment Des ombres déclenchée par le désastre Nous avons mené cette enquête sur un mur aux emPreintes nucléaire. Nous empruntons cette à l'échelle de la région parisienne et sur une feuille de papier, image à Oleg Vorobey, liquidateur à la donnant corps à la première dans Herba- Centrale qui énonce ainsi sa prise palette olfactive des sols. nous rium, Édition Mimesis, de conscience: là j'ai commencé 2021. 4 nous glissons dans la peau des pion- Tchernobyl Herbarium est égale- Pour plus de détails, se ré- niers de la science des sols qui ten- férer à l'article de Germain taient de comprendre les processus 3 ment devenu un livre, publié et tra- Meulemans, On de formation des sols par l'olfaction. Alexievtich, duit dans plusieurs langues (anglais, La correpondence between the Avec les participants, nous col- français, italien, espagnole, basque, chroniques du monde après ground and the sky, dans lectons les sols puis extrayons leur portugais, danois). OASE 110. A project of the paysage olfactif par un procédé Soil, 2022.

Le lancement de Cocosmos aura lieu le 24 janvier 2024, lors de l'inauguration conjointe de l'exposition des 20 ans La tempête des échos et de notre nouvelle espace de diffusion situé au 4 rue du Change à Metz.

En tant que souscripteurs vous aurez la primeur de cet ouvrage et pourrez profiter des avantages liés aux différentes contributions : multiples et risographies signés et numérotés des artistes et collectifs d'artistes présent.e.s dans l'ouvrage.

Cette célébration des 20 ans sera aussi l’occasion de remercier nos soutiens institutionnels, nos partenaires et les membres de l’association et ses bénévoles qui nous permettent chaque jour d’affirmer la singularité de la galerie Octave Cowbell dans le paysage artistique du Grand Est et d’ailleurs.