Il y a plus de 50 ans, André Malraux inaugurait la Maison de la Culture de Bourges. Aujourd'hui ce bâtiment obsolète est en partie détruit mais il reste un symbole fort. Depuis trois ans une seconde Maison est en construction. C'est un événement majeur pour l'ensemble de la région.

Six ans après la fermeture du bâtiment d'origine - heureusement compensée par une programmation « hors les murs » - la première pierre de la nouvelle maison a été posée en avril 2018. J'ai choisi ce moment pour débuter mon travail photographique qui se terminera en juillet 2021 à la fin des travaux. Mes images témoignent de cet « entre-deux », elles créent un lien et elles participent ainsi à l'élaboration d'une mémoire collective.

Le livre
Les photographies présentées ici sont des montages réalisés à partir des maquettes d'édition

Choisissant comme décor à la fois l'architecture de l'ancienne et de la nouvelle maison, je propose un voyage chronologique rythmé par :

le travail des femmes et des hommes sur le chantier : des gestes et postures aux volumes et détails graphiques de l'architecture en construction
l'évocation de l'ancienne maison à travers ses éléments architecturaux
les portraits des ouvrières et des ouvriers réalisés selon un même protocole : point de vue identique permettant de voir le bâtiment évoluer en arrière plan et en leur proposant de s'exprimer sur ce que le mot « culture » leur évoque (question posée sans réflexion au préalable)
les portraits de publics dans les deux lieux formant un diptyque accompagnés de leur témoignage écrit (visuel non disponible car en cours de finalisation)
des portraits des artistes associés à la Maison de la Culture de Bourges accompagnés de leur témoignage écrit (visuel non disponible car en cours de finalisation)
des photographies d'architecture avec présence ou flux de personnes (visuel non disponible car réalisées dans les dernières semaines avant l'ouverture)

Un dialogue s'instaure entre ces deux lieux : les photographies se répondent, se soutiennent et entrent ainsi en relation comme tous les éléments d'un même bâtiment.

Tout au long de cette élévation, dans ces décors changeant comme les actes d'une pièce de théâtre, mon parti pris a été de me référer à plusieurs expressions artistiques comme la peinture, les arts vivants...

Quelques séries viendront également ponctuer ces dialogues...

Les portraits des ouvrières et ouvriers...

connaissance apprendre lire Higelin s'exprimer

film historique mémoire, photographique culture

Tout en nous situant dans le présent de la construction, nous nous projetons dans l'avenir sans ignorer le passé. En conjuguant ces différentes lectures, dans une période où la Culture est mise à mal, ce projet réunit les publics, parle de diversité, d'unité, il nous relie.

Si vous pensez comme moi que témoigner de son époque est essentiel notamment pour les générations futures, qu'il est important de dire qu'à l'occasion de l'élévation d'un bâtiment dédié à la Culture, les travailleurs et les publics ont été considérés et d'une certaine façon célébrés, alors peut-être que cet ouvrage vous parle et vous parlera.

Préface de Dominique Delajot

" Des couleurs crues au gris du béton, des raies de lumière vive aux clairs obscures, tout est posé ici pour dire l’ampleur d’un vaste chantier.

Yannick Pirot a suivi durant trois années la construction de la nouvelle Maison de la Culture de Bourges. Le photographe a constitué image par image un carnet de vues, sensible et efficace, en édifiant semaine après semaine une forme de narration profondément humaine. La rudesse des matériaux bruts polis par de subtiles finitions n’occulte en rien ce qui fait qu’un bâtiment n’existe que grâce à ceux qui l’ont construit. Ici le sensible fréquente le monumental.

Yannick tout en laissant parler les formes, les traces et la matière offre dans son travail, une large place aux femmes et aux hommes qui ont érigé l’édifice. Il arrive ainsi à saisir dans des chorégraphies de labeur, dans des gestuelles de l’effort une théâtralité subrepticement révélée. Il s’est autorisé aussi dans un adroit rapprochement à faire perdurer les souvenirs au-delà des murs, laissant s’exprimer des témoins, accompagnateurs inspirés.

Parfois les ombres portées nous font songer aux lointains théâtres antiques d’Athènes, d’Epidaure, de Syracuse et d’ailleurs où quelques voix semblent s’échapper de la mémoire des pierres. Il y a dans les photographies de Yannick Pirot, une intemporalité comme un hommage au spectacle vivant. Il y a dans les photographies de Yannick Pirot un bel appel venu du futur. "

Caractéristiques de l'ouvrage

Le livre sera fabriqué en France par l’imprimerie Escourbiac, lauréate de 3 Cadrats d’or distinguant la qualité et l'excellence technique des ouvrages réalisés. Eco-responsable, certifiée PEFC.
Format du livre : 22.10 x 28 cm
176 pages
Couverture souple à deux rabats
Livraison prévue septembre 2021

Ce qui nous relie

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