Paris 1893. Amélie, jeune orléanaise de quinze ans, fille d’ouvrier, ne va pas à l’école. Livrée à elle-même, elle préfère la rue, son atmosphère et ses rencontres. En fréquentant les bals de quartiers, Amélie finit par côtoyer le monde de la prostitution comme de nombreuses autres jeunes filles de son époque. Pour elle, c’est d’abord le trottoir, les «maisons» refusant les mineures. Amélie ignore encore que quelques années plus tard elle sera une légende parisienne, connue sous le nom de Casque d’Or. Et soixante ans plus tard, une héroïne de cinéma.

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« Casque d’Or », c’est pour beaucoup une Simone Signoret inoubliable dans le célèbre film de Jacques Becker inspiré de l’histoire d’Amélie Élie, une jeune et belle fille aux mœurs légères du 20e arrondissement de Paris. Le réalisateur avait ainsi fait de Casque d’Or une héroïne aux prises avec un destin romantique et tragique. Dans le film, Casque d’Or s’entiche d’un brave ouvrier (Manda, interprété par Serge Reggiani) qui, par passion amoureuse pour elle, affronte son méchant souteneur (Leca, interprété par Claude Dauphin) avant de le tuer et d’être donc conduit à la guillotine.

Ci-dessus - Amélie Élie dite Casque d'Or. En bas à droite, une maison close de la Belle Époque.

©LesArchivesd'Eros

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Le 9 janvier 1902, le fiacre 8907 est attaqué en plein Paris. On a d’abord fantasmé sur un crime de rôdeurs ou sur la violence des Apaches, ces jeunes criminels désœuvrés qui marquèrent la Belle Époque. Il s’agit en fait d’une rixe entre deux gangs rivaux et leurs meneurs.

Pendant plusieurs jours, deux jeunes hommes d’une vingtaine d’années, François Leca et Joseph Pleigneur, dit Manda, se livrèrent un combat à mort pour la possession d’une jeune prostituée : Amélie Élie.

La presse s’empara de l’affaire durant toute l’année 1902. Une fois les protagonistes arrêtés, la justice rendu un verdict à la mesure du succès médiatique de l’affaire. Les deux prétendants d’Amélie furent condamnés au bagne où ils disparurent.

Pendant son séjour en prison d’avril à octobre 1902, de son arrestation à son départ pour le bagne, François Leca, un temps le véritable amour d’Amélie, reçu des dizaines de lettres de la jeune femme.

Ces lettres échangées n’ont pas été rédigées à l’intention du public ou d’une quelconque postérité. Elles recèlent donc une mine d’informations sincères, non enjolivées et de première main sur les faits et les sentiments de l’époque. Jointes au dépouillement exhaustif de la presse et des compte-rendu des tribunaux, ces lettres d’amour et de ruptures bouleversantes nous permettent de revisiter totalement l’histoire d’une « fille de joie » des boulevards, en nous approchant au plus près de la réalité historique et en dressant au-delà de son itinéraire personnel le portrait d’une époque en mutation.

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L’enjeu de ce documentaire est de raconter la véritable histoire d’Amélie Elie qui inspira plus tard Jacques Becker.

Le film se basera sur une mise en scène des Mémoires d’Amélie Elie. Il s’agira de proposer une lecture des passages les plus édifiants et les plus touchants. Elles seront lues par une actrice filmée dans la pénombre d’une chambre d’hôtel. Ces lettres nous seront présentées dans le film de manière récurrente et dans un cadre chronologique depuis sa jeunesse jusqu’à la condamnation au bagne de ses amants.

Dans un deuxième temps, nous souhaitons utiliser une riche iconographie d’époque constituée de photos, de dessins et d’extraits de presse. Parmi ces archives, il y aura aussi des images animées qui appartiennent à la naissance du cinéma.

Enfin, raconter la véritable histoire de Casque d’Or, c’est également montrer le décor et l’atmosphère d’une époque révolue : celle des modifications sociales engendrées par le Paris haussmannien. Cette époque fut marquée par la séparation des élites et des classes populaires du fait de la nouvelle organisation de la ville instituée par les grands aménagements. C’est aussi la période des Apaches, ces blousons noirs, loubards, racailles d’un autre temps qui imprégnèrent la vie parisienne de la Belle Époque jusqu’à la Grande Guerre qui les engloutit.

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CASQUE D'OR, LA VRAIE

CASQUE D'OR, LA VRAIE